Désormais certain, pas d’élections le 23 décembre 2018
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- il y a 5 mois
Plus question de spéculer
sur le report de la date du 23 décembre 2018. C’est désormais une certitude que
Corneille Nangaa ne pourra pas organiser les élections dans le délai. Certitude
que la rédaction de «NETIC-NEWS» a
obtenue des indiscrétions de l’entourage immédiat du patron de la centrale
électorale selon lesquelles le premier lot des machines à voter accostera au
port de Matadi le 25 septembre prochain. Et ce n’est pas le président de la CENI qui
nous démentira. A partir de là, il faudra compter plus ou moins une semaine
pour le débarquement et l’acheminement des machines de Matadi à Kinshasa. Soit
début octobre pour palper du doigt, dans les entrepôts de la CENI, les 35.000
premières machines sur un total de près 106.000 pour l’ensemble des opérations
de vote sur toute l’étendue du territoire national. Il en restera plus de
70.000 à réceptionner de la firme sud-coréenne Myru System, soit deux tiers de
la commande globale. A quand l’arrivée de ces deux tiers? Là Nangaa donne sa
langue au chat. Remarquez que son dernier déplacement à Séoul, début septembre,
a été effectué sous un fort battage médiatique avec la présentation des
machines depuis l’usine de fabrication en Corée du Sud. Il en est revenu en
début de semaine sur la pointe de pieds et aucune annonce n’a suivi par la
suite. Certains l’imaginent même encore dans la capitale sud-coréenne. L’incertitude
sur l’expédition du reste de la cargaison renforce la certitude sur la
non-tenue des élections à considérer le délai incompressibles de trois mois
prévus pour le déploiement des machines, des groupes électrogènes, des urnes,
isoloirs et autres accessoires. Dans l’hypothèse la plus optimiste, si le
déploiement démarrait à dater de la réception du premier lot, il faudra compter
jusqu’au 25 décembre pour terminer l’opération. Et alors si les autres machines
arrivaient mi-octobre ou plus tard par le port de Mombasa et celui de Dar es
Salam comme envisagé dans le calendrier de convoiement des machines? Nangaa et
la CENI sont donc partis pour la gloire. Autre incertitude qui hypothèque le
processus, la logistique. Joseph Kabila a décliné toue assistance étrangère en
la matière. Ce qui implique un surcoût sur le budget de la CENI supposée
trouver de nouveaux fonds pour pallier à la logistique pendant qu’elle peine
déjà à obtenir du gouvernement le financement attendu. Déjà que pour la
machine, la CENI n’a pas pu payer toute la commande. Il lui rester à verser un
solde de 30 millions de dollars sur une facture totale de 150 millions de
dollars. Des experts craignent aussi que Nangaa mettent plus de temps que prévu
dans ce déploiement. Les trois mois envisagés l’étaient sur base d’une
logistique à fournir de la part de la MONUSCO évaluée à quatre gros porteurs Iliouchine
et vingt hélicoptères et des dizaines de camions. Selon les propres
déclarations de Nangaa lors de son dernier déjeuner de presse, la CENI n’a pu
disponibiliser que trois aéronefs et sept hélicoptères. Soit moins de la moitié
des besoins exprimés. Encore QUE ces hélico, propriétés de l’armée sont
considérés «matériel fin potentiel», jargon militaire pour dire amortis. Et les
120 camions dont il a parlé avec arrogance, où sont-ils? Qu’attend-t-il pour
commencer le recrutement des chauffeurs et leurs équipages? Que des hypothèques
et écueils qui font que tenir la promesse du 23 décembre relève désormais du
miracle, sauf à décider de donner à la RD-Congo des pires élections de celles
de Ngoy Mulunda décriées par Nangaa lui-même des discussions en commission au
Dialogue du camp Tshatshi. Pendant ce temps, des bruits se font de plus en plus
forts sur un nouveau dialogue à l’initiative de Cyril Ramaphosa et sous l’instigation
de la communauté internationale. Kabila de son côté a affirmé, le week-end
dernier, en comité restreint, qu’il allait organiser ces élections coûte que
coûte le 23 décembre prochain, même si cela allait lui coûter la pupille de ses
yeux. Un slogan qui participe à un stratagème pour montrer le moment venu que
lui était prêt pour les élections et que ce sont les opposants qui ont cherché
un nouveau glissement. Un nouveau glissement qui ne servira qu’à aider Kabila à
gagner du temps sans garantie d’obtenir l’inclusivité et la transparence
devenues le leitmotiv de Moïse Katumbi Chapwe.
MIKE MUKEBAYI